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L’Ashwagandha, produit incontournable encore méconnu en phytothérapie ?

L’Ashwagandha

Quand on pense aux plantes médicinales utilisées en phytothérapie, on pense directement à l’aloe vera, à l’arnica ou encore à la valériane, mais l’ashwagandha, Withania somnifera en botanique, reste encore peu connue comme plante médicinale en Europe et en France. Cette plante est pourtant très populaire, notamment en Inde où elle est utilisée depuis des millénaires dans la médecine traditionnelle appelée ayurveda.

Nous allons voir dans cet article quelles sont les propriétés médicinales qu’on prête à cette plante, si leur efficacité a été avérée, mais aussi les effets secondaires connus ainsi que les précautions à prendre.

Les bienfaits

Réduit l’anxiété et le stress

Cette plante originaire d’Inde est avant tout connue et utilisée pour ses propriétés adaptogènes, c’est-à-dire qu’elle est supposée augmenter la capacité du corps à s’adapter aux différents types de stress. Ce n’est donc pas un hasard si on appelle aussi l’ashwagandha le ginseng indien.

L’ashwagandha agit sur les effets négatifs du stress, physique ou psychique, comme l’anxiété et les troubles nerveux. Elle réduit aussi le taux de cortisol qui provoque le stress et est par conséquent également efficace pour améliorer notre sommeil ainsi que pour lutter contre les insomnies. C’est notamment pour cela qu’il est conseillé d’en prendre le soir plutôt que le matin.

Plusieurs études ont prouvé l’efficacité de cette plante sur le stress. Un principe actif somnifère a de plus été révélé par des chercheurs de l’université de Tsukuba au Japon. Ce n’est donc pas étonnant de voir de plus en plus fréquemment des produits à base d’ashwagandha pour lutter contre le stress dans les parapharmacies ou dans les boutiques spécialisées en phytothérapie.

Des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes

En plus d’être une plante adaptogène, l’ashwagandha est aussi connue pour ses propriétés anti-inflammatoires. Elle est souvent utilisée en médecine traditionnelle indienne pour traiter les rhumatismes ou l’arthrite. Mais pas seulement, puisqu’on l’utilise également contre l’acné et d’autres affections cutanées inflammatoires.

On lui prête aussi des vertus antioxydantes. Ainsi, la plante contribue à lutter contre l’accumulation des radicaux libres et permet ainsi de ralentir la dégradation cellulaire. On utilise par conséquent cette plante dans les soins pour les cheveux, les produits anti-âge, mais elle augmenterait aussi la concentration et la mémoire. Des essais cliniques ont prouvé son efficacité sur la mémoire et la concentration à partir de 250 mg/jour.

Elle serait même bénéfique pour prévenir les maladies dégénératives comme la maladie de Parkinson, Alzheimer ou encore la maladie à corps de Lewy. Le CNRS a ainsi déposé 2 brevets afin de poursuivre des recherches pour le traitement de ces maladies grâce aux propriétés de cette plante.

Autres effets bénéfiques de l’ashwagandha

On lui prête encore de nombreux autres bienfaits. Ainsi, la plante permettrait en effet de lutter contre l’hypertension, soulagerait les symptômes des dépressions légères et serait même utile pour lutter contre la progression des cellules cancéreuses. Des études encourageantes ont déjà été faites sur des souris et les scientifiques s’intéressent à cette plante.

Dans un autre registre, l’ashwagandha est aussi utilisée pour booster les performances physiques et est ainsi indiquée dans le cas d’une pratique sportive. Aussi, la prise d’ashwagandha augmenterait la force musculaire, réduirait le taux de masse grasse et de cholestérol selon certaines études.

Elle contribuerait aussi à faible dose à augmenter la libido et la fertilité, mais les effets s’inverseraient en cas de surdosage.

Enfin, elle permettrait de lutter contre l’hyperglycémie chez les personnes diabétiques, comme chez les personnes en bonne santé, cependant, les études faites jusqu’à aujourd’hui ne semblent pas être assez fiables et il faut rester prudent quant à son efficacité.

Les effets secondaires et les précautions à prendre

Les effets secondaires connus

Même si l’ashwagandha est considérée comme une plante sans danger quand elle est consommée à des doses raisonnables (moins de 1500 mg par jour) et qu’à long terme sa consommation ne génère pas de problèmes de santé, d’effets indésirables ou de symptômes particuliers, certains effets secondaires peuvent néanmoins apparaître en cas de doses trop importantes.

En effet, c’est une plante aux effets puissants et il est important de bien respecter les posologies, car sa consommation à dose excessive peut provoquer des troubles intestinaux légers : diarrhée, constipation, ballonnements, etc. Il suffira alors de baisser le dosage jusqu’à disparition totale des symptômes.

L’Ashwagandha étant efficace pour lutter contre les insomnies, elle peut ainsi avoir un effet soporifique à forte dose et il est donc préférable de la prendre avant le coucher et d’éviter de prendre le volant après une prise importante.

Afin d’éviter l’apparition d’effets secondaires, il est préférable de faire des cures progressives en commençant avec de faibles doses et de ne jamais dépasser la posologie indiquée par le vendeur.

De rares cas de réactions allergiques ont aussi été reportés, elles apparaissent très rapidement et peuvent se manifester sous la forme de démangeaisons, d’éruptions cutanées, de difficultés respiratoires, etc. Si vous voyez apparaître l’un de ces symptômes, stoppez immédiatement le traitement et consultez un médecin.

Précautions d’emploi et contre-indications

Les cures d’ashwagandha sont déconseillées sans avis médical ou contre-indiquées chez les personnes enceintes ou allaitantes, atteintes d’hyperthyroïdie, atteintes de troubles intestinaux et atteintes d’hémochromatose.

Toutefois, concernant les femmes enceintes, on peut noter qu’en Inde, celles-ci continuent d’en consommer en toutes petites doses. Il n’existe pas non plus d’études démontrant la dangerosité de cette plante pour cette catégorie de personnes. Il faut néanmoins rester prudent, car la plante contient des alcaloïdes qui pourraient être responsables d’un accouchement prématuré ou d’une fausse couche.

L’ashwagandha peut également entrer en interaction avec certains médicaments, notamment les antidépresseurs, les immunosuppresseurs, les sédatifs, les anxiolytiques, les antidiabétiques, les cardiotoniques et les traitements pour réguler la pression artérielle et les troubles thyroïdiens.

Il est important de rappeler qu’il faut toujours demander l’avis d’un médecin avant de commencer une cure en phytothérapie quand on prend un traitement médicamenteux.

Conclusion

L’ashwagandha est une plante médicinale encore utilisée en médecine traditionnelle indienne et qui reste encore assez méconnue, même si de nombreuses études ont été menées pour prouver ses nombreux bienfaits. Et bien que celles-ci soient en grande majorité effectuées par des laboratoires indiens, les scientifiques du monde occidental s’y intéressent de plus en plus. En France, le CNRS a depuis 2015 déposé cinq brevets concernant l’ashwagandha afin de mener des recherches dans le traitement d’Alzheimer, de Parkinson ou encore de la sclérose en plaques.