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Pourquoi la population syrienne a-t-elle plus que jamais besoin de l’aide humanitaire internationale ?

aide humanitaire

Plus de 10 ans de guerre civile ont fait de la Syrie un pays méconnaissable et des Syriens une population totalement démunie.

Mais la nature n’a pas épargné le pays avec deux violents séismes de magnitude 7,8 et 7,5 en février 2023. Certes, la communauté internationale a répondu présente lorsqu’il s’agissait de venir en aide à la population syrienne, mais jusqu’à quand peut-elle encore le faire ?

Malheureusement, l’issue de cette guerre est encore incertaine, rendant difficile d’envisager un éclaircissement de la situation.

La situation actuelle en Syrie

Actuellement, on ne peut plus parler de la Syrie comme un pays à part entière. Le régime de Bachar al-Assad, qui est encore officiellement le président du pays, ne contrôle plus qu’une petite partie du territoire syrien. En effet, l’État islamique contrôle toute la partie orientale du pays, avec la partie occidentale de l’Irak, les Kurdes contrôlent la partie extrême nord du pays, et les rebelles qui se font nommer l’armée syrienne libre contrôlent le sud.

Officiellement, ces quatre acteurs se font toujours la guerre, et des tensions existent encore dans plusieurs zones. Cependant, chaque camp mène également leurs propres guerres, comme c’est le cas de l’État islamique contre l’Irak ou les Kurdes contre la Turquie.

Bref, tout le territoire syrien abrite des zones de conflit, ce qui rend encore difficile les missions humanitaires comme celles de la MDM ou des Médecins Du Monde. Et malheureusement, les premières victimes sont les populations locales.

Le séisme de février 2023

Outre la guerre, la nature a également apporté son lot de catastrophes dans le pays. En février 2023, un séisme de magnitude 7,7 frappe de plein fouet la Syrie et la Turquie. Certes, la Syrie enregistre moins de victimes que son voisin, mais le bilan dans le pays est quand même assez lourd avec 6000 morts et des dégâts matériels considérables. D’ailleurs, ce chiffre serait même loin d’être suffisant, mais le recensement est assez difficile dans le contexte de la guerre actuelle. Cette situation n’a fait que plonger davantage le pays dans cette crise humanitaire.

Une économie à l’arrêt en l’absence d’un vrai pouvoir central

Bien sûr, l’économie syrienne dépend surtout du pétrole. Avant la guerre, c’est-à-dire en 2010, la production avoisinait les 380 000 barils par jour.  De nos jours, on l’estime à seulement 20 000 barils, que se partagent encore le régime al-Assad, les rebelles, l’État islamique et les Kurdes. Et malheureusement, une grande partie des revenus du pétrole sert aujourd’hui à financer les guerres. Ainsi, le partage des richesses est inexistant et la population est la première à en souffrir.

Une population totalement démunie

Sans parler des victimes mortelles de la guerre, la population syrienne est totalement démunie. En 2022, des études ont montré que 90% de la population vit sous le seuil de la pauvreté. Le travail est rare et les familles sont livrées à elles-mêmes. D’ailleurs, les denrées alimentaires elles-mêmes sont rares, même pour des personnes qui en ont les moyens. De plus, la crise ukrainienne n’a fait qu’envenimer la situation, puisque la Syrie faisait partie des pays les plus dépendants du blé ukrainien.

Aujourd’hui, les Syriens manquent de tout. Ils ont besoin de nourriture, ils ont besoin d’un accès en eau potable et certains ont urgemment besoin d’abris, surtout pour l’hiver. Mais plus que tout, la population syrienne a besoin d’un redémarrage de l’économie. Ce qui ne sera possible que dans un contexte politique apaisé.